Oasis - The Shock Of The Lightning



Transport. Motorways and tramlines. Starting and then stopping. Taking off and landing. The emptiest of feelings. Sentimental drivel. Climbing onto bottles.

lundi 21 janvier 2008

Radiohead - In Rainbows


2003: Radiohead présente Hail to the Thief, son nouveau joujou. Le monde entier les attends au tournant après la double claque reçue par Ok Computer et le diptyque Kid A / Amnesiac. HTTT offre une compilation de tout ce que les anglais ont de meilleurs à offrir. Ils maitrisent parfaitement leur art. Pourtant malgré le calibre exceptionnel des compostions (2+2=5, Backdrifts, Sail to the Moon), les mauvaises langues disent que Radiohead ne réalisent pas d'avancée fondamentale, n'engagent pas à virage à 360° Qu'importe, l'album une fois digéré et joué en live, est un succès. HTTT sonne encore une fois comme un classique. Les détracteurs se rangent et attendent, cachés dans un virage la nouvelle production du groupe d'Oxford....

Mais Radiohead n'est pas un groupe comme les autres. Radiohead se mérite, se fait désirer par la planète rock. Laissant longtemps planer la rumeur d'une séparation, le groupe ne laisse rien filtrer. Thom va même pousser l'allégresse jusqu'à s'autoriser un pause, un album solo. The Eraser, empli de sons électroniques tels qu'on les a découvert sur Kid A, qui au lieu d'annoncer la mort du groupe sonne le rassemblement des troupes. Yorke ne veut pas sortir cet album, du moins pas sous une forme classique, il voudrai le distribuer lui-même. Un artwork cynique et pessimiste signé Stanley Donwood le tout dans une pochette en carton suffiront au chanteur. Puis Radiohead se remet à tourner, pour rompre la monotonie, sans aucun nouvel album dans les bacs. Le successeur de HTTT approche. Mais le quintette est plus malin que ça. A l'été 2007, le groupe rompt son contrat avec sa maison de disque. Alors que le disque est annoncé comme terminé par le fidèle Nigel Goodrich, mais sans label, Radiohead laisse planer un doute sur sa date de sortie. Puis finalement plutôt que de retrouver un label, même indépendant le groupe décide de commercialiser lui-même son disque à l'automne. Douche froide, Radiohead prend tout le monde de court. Thom Yorke et sa bande doivent encore être en train de rigoler de leur coup. Mieux encore; l'album sera vendu en téléchargement légal à un prix laissé à la libre appréciation du consommateur. On pourra discuter longtemps sur la sincérité de cet acte que le groupe annonce comme pas du tout prémédité. Mais Thom Yorke, Ed'Obrien, les frères Greenwood et Phil Selway se fichent bien de tout cela et ne nous font pas oublier l'essentiel, Radiohead est avant tout un groupe de musique qui produit des notes (si, si je vous assure!)

In Rainbows, Radiohead, dès la première écoute, les premières secondes du martèlement de la batterie de Selway, les premières paroles de Thom on est heureux. Heureux de retrouver la bande à Oxford sur un disque, et quel disque!!
L'album s'ouvre donc sur 15 Steps, sa batterie et son rythme a 5 temps qui prouve que Radiohead n'a rien perdu de son génie et de son avance. La guitare se fait discrète mais est belle et bien là, remplissant le titre d'une mélancolie bien familière. Puis vient Bodysnatchers, surement le titre le plus électronique de l'album, le plus bordélique aussi, rappelant Paranoid Android dans sa structure complexe, labyrinthique. Kid A rode dans les environs. Après cette entrée en matière plutôt rentre-dedans, Radiohead nous ressert le coup de LA grande chanson, lente, mélodique et déprimante, à la manière de ses monuments que sont Exit Music (for a Film), Pyramid Song ou No Surprises. Ce sera donc Nude. Les paroles de Yorke sont toujours aussi noire, aussi réaliste pourtant Don't get any big ideas/They're not gonna happen lance t(il dès le début de la chanson. Le quintette retrouve là ce calme somptueux qui a fait son succès. Des airs de classique, achevées par cette vision désabusé de la fin de la vie de Thom Yorke You'll go to Hell/For what your dirty mind is thinking . La chanson suivante au titre aussi absurde que l'esprit de Thom Yorke, Weird Fish/ Arpeggi continue dans cette voie. Le chant de Yorke enveloppé d'une douceur incomparable, nous fait voyager loin très loin de notre siège. La volupté du son rend l'ensemble grandiose. A travers son songwritting, Thom Yorke nous apparait plus fragile encore que 4 ans auparavant, encore plus démuni face à un monde qui l'effraie de plus en plus. Le récital continue avec Reckoner, sa rythmique entrainante enveloppée par la voix de Yorke. On penche plus sur Ok Computer que sur Kid A/ Amnesiac, un retour aux sources que beaucoup apprécieront, sans pour autant en revenir aux débuts pop de Pablo Honey et The Bends. Bien sur, un ou deux morceaux plus banals, moins indispensables se balade ici et là dans l'album (House of Cards, All I Need) preuve que Radiohead est avant tout un groupe composé d'êtres humains. Puis, le groupe achève de nous mettre K-O. Videotape, le groupe revient à des choses plus simple (et non pas simplistes), un piano répétant en boucle les trois mêmes notes. La voix de Yorke est laissée à nue. Le songwritting atteint ici son paroxysme, le meilleur niveau que le frontman n'est jamais atteint. Mais on touche là au moment critique du disque, qui a glacé le sang de nombreux fans du groupe. Yorke nous laisse un couplet à interpréter comme on le souhaite, comme un adieu?

This is my way of saying goodbye
Because I can't do it face to face
I'm talking to you
After it's too late

Radiohead nous offre ici un nouveau chef d'œuvre, un nouveau classique. Le quintette d'Oxford, a une nouvelle fois gagné la partie, les détracteurs se font de plus en plus rares, isolés. Les anglais confortent leur position de groupe le plus influent de la planète acquis depuis le milieu des années 90. Puis Yorke achève:
Because I know today has been
The most perfect day i've ever seen

Nous aussi. Merci pour ce merveilleux voyage Thom.

1. "15 Step" – 3:57
2. "Bodysnatchers" – 4:02
3. "Nude" – 4:15
4. "Weird Fishes/Arpeggi" – 5:18
5. "All I Need" – 3:48
6. "Faust Arp" – 2:09
7. "Reckoner" – 4:50
8. "House of Cards" – 5:28
9. "Jigsaw Falling Into Place" aka "Open Pick" – 4:09
10. "Videotape" – 4:39

Sortie 10 octobre 2007 (téléchargement)
31 décembre 2007 (CD)
1 janvier 2008 (CD) (US)
Enregistrement septembre 2005 – juin 2007
Genre(s) Rock alternatif, art rock, electronica
Durée 42:34
Producteur(s) Nigel Godrich, Mark "Spike" Stent & Radiohead
Label XL Recordings
TBD Records (US)

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