Oasis - The Shock Of The Lightning



Transport. Motorways and tramlines. Starting and then stopping. Taking off and landing. The emptiest of feelings. Sentimental drivel. Climbing onto bottles.

mercredi 18 juin 2008

Boards of Canada - BOC Maxima


Exhumé des fonds de tiroirs poussiéreux, BOC Maxima fait respirer comme jamais la musique du duo écossais culte. Retour aux premiers jours pour vivre cette épopée fabuleuse.

Chef d’œuvre trop méconnu dans la pléthorique discographie du groupe, BOC Maxima propose en 20 titres et un peu plus d’une heure la transition entre le label original Music70 et les grandes heures passées chez Warp. Disque inconnu du monde, si ce n’est peut-être et ce n’est même pas sûr d’une poignée d’irréductible fans, BOC Maxima est un album curieux et généreux. Sur les 20 titres aussi inquiétants que palpitants et tous grouillants de sons d’un nouveau genre, seuls 4 sont exclusifs à cet album. L’un est issu de l’album précédent, le parfois maladroit mais toujours fascinant Twoism et l’EP qui suivra, Hi Scores, en réutilisera quatre. Mais la plupart d’entre vous, pour peu que vous soyez un tant soit peu attentifs et malins, ce dont je ne doute pas étant donné que vous lisez IndieRockMag, reconnaîtront Wildlife Analysis, Boc Maxima, Roygbiv, Turquoise Hexagon Sun et One Very Important Thought issus du chef d’œuvre reconnu de Boards Of Canada, le bluffant et brillant Music Has Right To Children, premier volet de la glorieuse trilogie signée sous Warp, volet auquel succèderont Geogaddi (2002) et The Campfire Headphase (2005).

Pourtant, cet éclatement en une multitude de petites pierres, qui aurait pu faire perdre tout cohérence à l’ensemble, se retrouve, se rassemble et s’assemble tel un puzzle qui prend vie une fois reconstitué. Car BOC Maxima est un album incroyablement construit et qui respire le sobre génie abstrait et pourtant mélodique du duo comme aux plus belles heures à venir de sa carrière. La musique composée par Michael Sandison et Marcus Eoin est kaléidoscopique mais néanmoins incroyablement lisse et homogène. C’est en fait cet album à qui Boards Of Canada doit sa réputation, méritée au combien de fois, de groupe majeur.

Car c’est ici dans ces 20 titres formant une vaste et inextricable jungle pour terrain de jeu que les écossais expérimentent et mettent au point la formidable formule magique qui leur vaudra leur succès. Dans ce disque magique se synthétise la musique des premiers albums qui laisse présager cet avenir flamboyant. Abstraite, noire mais incroyablement et curieusement mélodique. Boards Of Canada prouve que sa musique ne doit pas autant à Autechre ou Aphex Twin qu’à lui-même. Dans les moments les plus accessibles (Nlogax) on se rend compte à quel point le groupe a influencé Daft Punk dont le manque de créativité, bien que des albums comme Discovery soit toujours aussi plaisants à l’écoute, crève ici les yeux. Radiohead lui-même ira piocher dans le label Warp et cet album pour son fabuleux diptyque Kid A / Amnesiac, réponse venue des années 2000 à l’Album Blanc, double album novateur foudroyant de lucidité, composé de deux albums simples.

Dans ce disque labyrinthique et d’une incroyable richesse les boucles de synthé ne tournent pas en rond, les rythmiques sont oppressantes, la musique ravage tout. L’ensemble est presque organique tellement on le sent vivant. Constamment en mouvement. On perçoit les méandres d’un angoissant univers aquatique dans Turquoise Hexagon Sun avant de s’envoler dans les airs avec l’impeccable M9. Dans les grands moments, comme dans les exceptionnels Carcan et surtout Concourse, trop court et presque pop, on sent bouger les vaporeuses nappes de synthé qui avancent sans cesse vers on ne sait où. On vibre en même temps que cette musique innovante et tellement capitale pour les années à venir.



Là où la musique de leur voisins de label d’Autechre peut parfois sembler trop austère et hors d’atteinte pour parler réellement à l’auditeur, celle de Boards Of Canada est une expérience totale qui emmène l’auditeur, ici voyageur et spectateur fasciné, dans des cimes inconnues pour ne plus jamais le relâcher. Les beats se confondent parfois avec ceux issus du hip-hop, les boucles de synthé sont mélodiques et l’ambiance est parfois plombante à défaut d’être plombée et reste ambiante et presque dansante. Le trip-hop lui aussi n’est jamais loin, Boards of Canada s’en inspirant largement depuis l’aube des années 90 tout en influençant partiellement la passionnante scène de Bristol.

Au-delà de signer ce qui se révèle vite être la pierre angulaire de sa discographie, BOC Maxima forme en 64 minutes ce qui forme, avec peut-être les sus-nommés d’Autechre et Massive Attack et leurs Tri Repetae et Mezzanine, les bases de la musique moderne dont l’influence ira bien au-delà des frontières de l’électro-ambient. BOC Maxima est sans conteste l’album le plus passionnant de la discographie du sobre et génial duo écossais. Sa musique n’est jamais aussi cohérente et indivisible que dans ce disque magique qui n’a pas fini de vous hanter en tant qu’auditeur mais aussi en tant que collectionneur, la recherche du sésame étant particulièrement ardue. Prions juste pour que quelqu’un quelque part se réveille et réédite cette merveille...



dimanche 8 juin 2008

Mes 100 disques à moi

Attention! Ce classement ne revendique...rien du tout.icon_biggrin.gif Aucune objectivité, aucun intérêt évident.doh.gif C'est juste une formidable démonstration de mon égocentrisme et de mon narcissisme. Mes 100 disques préférés de tout les temps. Des disques qui m'appartiennent et qui pour des raisons musicales ou personnelles ont comptés dans ma vie.

Bref, enjoy!peace_&_love.gif


1. Radiohead - Ok Computer - 1997
2. Pink Floyd - Meddle - 1971
3. The Strokes - Is This It? - 2001
4. Lou Reed - Berlin - 1973
5. Blur - Think Tank - 2003
6. The Beatles - Revolver - 1966
7. Pink Floyd - The Dark Side of The Moon - 1973
8. Belle & Sebastian - If you're Feeling Sinister - 1996
9. Neil Young - On the Beach - 1974
10. Yo la Tengo - And Then Nothing Turned Itself Inside-Out - 2000

11. Radiohead - Kid A - 2000
12. The Smith - The Queen is Dead - 1986
13. Television - Marquee Moon - 1977
14. Air - Moon Safari - 1998
15. Portishead - Dummy - 1994
16. Pixies - Surfer Rosa - 1988
17. Godspeed You! Black Emperor - Xanqui U.X.O - 2002
18. Lou Reed - Coney Island Baby - 1976
19. REM - Automatic for the People - 1992
20. My Bloody Valentine - Loveless - 1991

21. The Rolling Stones - Exile on Main St - 1972
22. Sparklehorse - It's A Wonderful Life - 2001
23. Explosions in the Sky - How Strange, Innocence - 2005
24. The Velvet Underground - The Velvet Underground & Nico - 1967
25. The Clash - London Calling - 1979
26. Neil Young - Tonight's the Night - 1975
27. The Libertines - Up the Bracket - 2002
28. Air - 10.000 Hz Legend - 2001
29. Joy Division - Closer - 1980
30. Pink Floyd - Wish You Were Here - 1975

31. Sigur Ros - Agaetis Byrjun - 1999
32. Belle & Sebastian - Dear Catastrophe Waitress - 2003
33. Radiohead - In Rainbows - 2007
34. Sonic Youth - Daydream Nation - 1988
35. The Beatles - Sgt Pepper Lonely Hearth Club Band - 1967
36. David Bowie - The Rise and Fall of Ziggy Stardust (And the Spiders From Mars) - 1972
37. Nick Drake - Pink Moon - 1972
38. Love - Forever Changes - 1967
39. Capitain Beefhearth - Trout Mask Replica - 1969
40. Radiohead - Hail to the Thief - 2003

41. The Beach Boys - Pet Sounds - 1966
42. Magazine - Real Life - 1978
43. The Coral - Roots & Echoes - 2007
44. Nirvana - Nevermind - 1991
45. Weezer - Pinkerton - 1995
46. Mark Lanegan - I'll Take Care of You - 1999
47. The Strokes - Room on Fire - 2003
48. Wire - Pink Flag - 1977
49. PJ Harvey - White Chalk - 2007
50. Goldfrapp - Felt Mountain - 2000


51. Massive Attack - Mezzanine - 1998
52. The Stooges - Fun House - 1970
53. Lou Reed - Transformers tease.gif - 1972
54. The Notwist - Neon Golden - 2002
55. The Who - Who's Next? - 1971
56. Oasis - Waht's the Story? (Morning Glory) - 1995
57. Bob Dylan - Blonde on Blonde - 1966
58. The Smiths - Strangeways Here We Come - 1987
59. Sigur Ros - ( ) - 2002
60. Tortoise - TNT - 1998

61. Cat Power - Moon Pix - 1998
62. New York Dolls - New York Dolls - 1973
63. Yo La Tengo - I Can Hear the Hearth Beating As One - 1997
64. The White Stripes - Elephant - 2003
65. Why? - Alopecia - 2008
66. Nick Cave - From Her to Eternity - 1984
67. My Morning Jacket - Z - 2005
68. Boards of Canada - BOC Maxima - 1996
69. The Smashing Pumpkins - Adore - 1998
70. Radiohead - Amnesiac - 2001

71. The Stones Roses - The Stone Roses - 1989
72. King Crimson - In the Court Of - 1969
73. Sparklehorse - Dreamt for the Years in a Belly of a Mountain - 2006
74. Of Montreal - Hissing Fauna, Are You the Destroyer? - 2007
75. Sly and the Family Stone - There's a Riot Going On - 1971
76. David Bowie - Low - 1977
77. Electrelane - Rock it to the Moon - 2005
78. Tom Waits - Sworfishtrombones - 1983
79. Beck - Sea Change - 2002
80. Autechre - Tri Repetae - 1995

81. The Ramones - End of the Century - 1980
82. dEUS - The Ideal Crash - 1999
83. Queen of the Stone Age - Songs for the Deaf - 2002
84. The Pretty Things - SF Sorrow - 1968/1969
85. Björk - Vespertine - 2001
86. Tv on the Radio - Return to Cookie Mountain - 2006
87. Blonde Redhead - Misery is a Butterfly - 2004
88. Marvin Gaye - What's Going On - 1971
89. The Brian Jonestown Massacre - Methodrone - 1994
90. Ride - Nowhere - 1990

91. John Coltrane - A Love Supreme - 1965
92. The Good, The Bad & The Queen - The Good, The Bad & The Queen - 2007
93. Pavement - Wowee Zowee - 1995
94. Jimi Hendrix - Electric Ladyland - 1968
95. The Sex Pistols - Nevermind the Bollocks - 1977
96. Thom Yorke - The Eraser - 2006
97. Pixies - Doolittle - 1989
98. Johny Cash - Live in San Quentin - 1969
99. The Chemical Brothers - Surrender - 1999
100. MGMT - Oracular Spectacular - 2008

vendredi 6 juin 2008

My Morning Jacket - Evil Urges




Que reste-t-il lorsque l’on est l’auteur de Z , chef d’œuvre atemporel paru en 2005 ? Comment survivre à cette brillante immortalisation des grands espaces américains ? Prairie remplie d’espace, d’air et de temps où, au coucher du soleil, Neil Young rencontrait Matt Elliott et Sparklehorse au coin d’un feu. Car il est bien question de cela. De survie. Survivre à un tel choc telle est la mission épineuse et gigantesque à laquelle s’attaque My Morning Jacket avec son nouveau-né Evil Urges.

Ils sont combien ? Combien à avoir coulé après un chef d’œuvre. Tellement. Television et son Marquee Moon, My Bloody Valentine et son Loveless, Oasis et son What’s the Story ? ( Morning Glory) pour ne citer qu’eux. Au moment où résonnent pour la première fois dans nos oreilles les premières mesures d’ Evil Urges, on a de quoi être inquiet. On a tellement vibré et aimé son magnifique prédécesseur que l’on a envie que les 5 du Kentucky se relèvent. Pourtant l’entrée en matière a tout pour faire fuir. Un premier single éponyme tellement étrange que l’on s’est demandé, lorsqu’il est arrivé à la rédaction d’IndieRockMag, s’il ne s’agissait pas d’une erreur. Des rythmes funky et une voix haut perchée qui rappelle Prince (!).

Est-ce là un moyen de dérouter et de détourner les auditeurs sceptiques afin de laisser les charmes d’ Evil Urges ne s’ouvrir qu’aux plus méritants ? En plage 3, l’horrible Highly Suspicious fait définitivement fuir les plus frêles. Pourtant... pourtant le miracle va commencer.

Quelque part on se doutait bien que le groupe allait se relever et nous entrainer à nouveau dans une contemplation du temps tranquille et paisible où l’on n’aurait qu’à se faire guider. Il ne sera pas exactement question de cela. Car Evil Urges est plus complexe et perfide que pouvaient l’être un Z ou un Tennessee Fire. Il est un aller-retour permanent entre échappées bucoliques et oppressantes atmosphères urbaines. Ces changements, ces mouvements permanents fascinent, entrainent, rendent cet album passionnant et nébuleux. Ils obligent l’auditeur à une attention constante. C’est ce changement qui est le plus notable dans ce disque en agitation perpétuelle. Après les grands espaces, My Morning Jacket nous fait découvrir une autre facette des États-Unis que malgré tout ses excès, ils admirent encore tant. Plus éclatée, à la fois urbaine et pastorale.

Mais les répits accordés, les fuites vers le calme et l’inconnu sont d’une beauté si pure qu’ils en semblent presque effrayants ou tout du moins irréels. Plus clairs et presque débarrassés de cette reverb’ dont on avait parfois l’impression qu’elle cachait quelques carences. Ces quelques doutes sont balayés. Comme une évidence. Les ballades sont nues, limpides (Sec Walkin’, Look At You). Les morceaux s’enchainent de façon tellement limpide que cela en devient presque trouble. Malgré ces changements d’ambiance, l’ensemble est incroyablement cohérent. On est constamment en trajet. Entre la bucolique campagne et une ville qui nous est inconnue. Une Ville, la ville. Dense et oppressante, que l’on cherche à fuir sans cesse. Où règnent trafic et pollution.

Les échappées sont vitales. Ces fugaces escapades dont on voudrait qu’elles ne s’arrêtent jamais. Ces après-midis de calme passées à contempler le silence. Alors qu’on était toujours rattrapé à un moment ou à un autre, à partir de Smokin’ For Shootin’ qui fait suite au tendu, enlevé et réussi Remnants, on fuit pour tout oublier. On entend une dernière fois ce qui semble ressembler à de stridentes sirènes de police qui font place au vent. Et cette fois-ci est la bonne. On s’oublie, on se vide. Les évanescents répits passés vont maintenant pouvoir s’éterniser.

Good Intentions et ses 8 secondes permettent de reprendre son souffle après cette course effrénée contre cette suffocante atmosphère urbaine.

En ce mois de juin qui devait s’annoncer calme, les américains de My Morning Jacket viennent d’envoyer un signal fort. Oui, on peut survivre à un chef d’œuvre. C’est même une nouvelle carrière qui commencent pour eux. Oubliez son glorieux ainé pour avancer. Evil Urges a tout d’une renaissance. Sublime et idéale. Peut-être juste un ton en dessous de Z. Ou tout simplement différent. Y donc. C’est parfait.