Oasis - The Shock Of The Lightning



Transport. Motorways and tramlines. Starting and then stopping. Taking off and landing. The emptiest of feelings. Sentimental drivel. Climbing onto bottles.

mercredi 30 janvier 2008

Weezer - The Green Album




Avouons-le. On n'a jamais vraiment cru en
Weezer. Avouons-le. On n'a jamais vraiment pris au sérieux Rivers Cuomo et sa bande. Avouons-le. Quand sort le Green Album en 2001 (en écho au Blue Album de 1994) on y croit encore moins. 5 ans. 5 ans ont passé depuis le superbe Pinkerton. De nombreuses rumeurs de split planent sur le groupe. Cuomo joue son tyran. La basse de Sharp se fait la malle. Les doutes se font encore plus persistants. D'autant plus qu'en 5 ans pas mal de choses ont changés. La brit-pop est partie. Strokes, Libertines et autres White Stripes sont les maitres du monde. Qu'importe. Tel un poisson à contre-courant. Weezer a toujours fait figure d'incompris. Il faut dire qu'aussi rien ne destinait ces 4 loosers étudiants à Harvard à devenir des pop-stars. Weezer s'inscrit dans une génération. Une génération de musiciens-loosers. Une génération d'anti pop-stars, tel Beck, Pixies ou Radiohead. Seulement voilà. Le quartet a beau ne pas avoir l'air de parfaites pop-stars, il y a déjà plus de 10 ans qu'ils nous assènent leur mélodies parfaites. Car oui. Cuomo possède ce sens inné de la mélodie.

En 2001 sort donc ce
Green Album. Réponse à 5 ans de mutisme. Dès les premières mesures de Don't let go, on sait. On sait que cette bande de ratés n'a pas changé. Toujours salement doué pour la pop le Cuomo. Pourtant certains persistent à penser que Weezer n'est qu'une bande de faux-punks pour ados pré-pubères. Ils n'ont décidément rien compris. Il faut rentrer dans l'univers de Weezer. Son humour. Sa cinglante ironie. Jetez un œil par curiosité au livret. Une double page. Une photo. Le groupe sur scène. Triomphant. Un gros
W ringard en arrière plan. Des confettis. Le second (quinzième?) degré est une composante du monde à Weezer. Côté musique, le quartet enchaine les tubes. Hash Pipe et son riff bien tranché. Les compos sont fraiches. Immédiates. L'esprit reste malgré tout très 60's. Simon & Garfunkel n'est pas loin. Cuomo est décidément hilarant. L'explication est peut-être à chercher dans les paroles Everybody wants a dream Something they can barely see. Voilà. Cuomo est un marchand de rêves! On trouve aussi du génie. Island in the Sun. La scie. Le single. Une chanson Beatles. Du moins dans l'esprit. Une bouffée d'air frais. Tout simplement géniale. Ses ridicules hip, hip. We’ll never feel bad anymore nous chante Cuomo. Ça c'est sur. Pas après ça. Une des plus grandes réussites du groupe. Puis à l'image de ce single on retrouve ici et là des guitares saturées. Hors sujet? Peut-être. Surtout représentatif d'une époque.

D'accord l'ensemble sonne de manière facile. Mais cet album vendu sous le titre power-pop n'a jamais demandé à être original. Puis la patte de Weezer est quand même facilement identifiable. Mélodies ciselées et textes simplistes à prendre avec des pincettes bien entendu. On pourrait également se plaindre de la durée. 28 minutes. En 5 ans. Oui, on a parfois l'impression que Cuomo se fout de nous. Mais Weezer n'est pas le genre à caresser son public dans le sens du poil. Le Green Album est leur manière de faire valoir leur désinvolture. Désinvolture qui leur confère une classe naturelle. On apprécie. Au final, Weezer nous laisse ce disque. A prendre ou à laisser. Sans compromis. Un bijou dans son genre. Loosers? Winners!

  1. Don't Let Go– 2:59
  2. Photograph – 2:19
  3. Hash Pipe – 3:06
  4. Island in the Sun – 3:20
  5. Crab – 2:34
  6. Knock-down Drag-out – 2:08
  7. Smile – 2:38
  8. Simple Pages – 2:56
  9. Glorious Day – 2:40
  10. O Girlfriend – 3:49
Sortie 15 Mai 2001
Genre(s) Power-pop

Durée 28 minutes 36

Producteurs Ric Ocasek

Label Geffen Records

mardi 29 janvier 2008

Pink Floyd - Wish you Were Here




Nous sommes en 1973. Pink Floyd, son fameux prisme et son côté obscur de la lune sont les maitres du monde. Le succès qui semblait se jouer d'eux depuis quelques années leur tend enfin les bras. The Dark Side of the Moon. Sa scie Money. Les anglais sont enfin propulsés tout en haut. Pink Floyd devient un dinosaure. Mais gare aux turbulences en revenant de ce voyage sur la lune. Plus dure sera la chute. Il faut maintenant se mesurer au monument qu'est devenu la face cachée. Retour en studio dès l'hiver 1974....

Il faut composer. Waters sent venir la démobilisation sur le flamand rose. Il va donc plus ou moins prendre la direction du navire. Aujourd'hui encore RoG le dit sans peine "si j'ai pris la direction du groupe, ce n'est pas par égoïsme, c'est par carences de leur part". Soit. Les premières tensions éclatent en studio. Wright s'accroche. Mason lâche, laisse la direction aux "autres". Pour la première fois il ne sera crédité que de ses percussions. Waters a donc l'idée de faire un disque sur l'absence. Et ne venez pas lui dire que ce disque est un hommage à Barett, il déteste ça. C'est à croire "que les journalistes connaissent mieux Syd que nous" dit-il. Ce serait selon lui un disque sur leur absence à tous. Oui une absence. Pourtant les références à Syd restent nombreuses. L'histoire ne raconte t-elle d'ailleurs pas que Barett trainait du côté d'Abbey Road durant les dernières sessions? "Tout le monde se demandait qui était ce drôle de gros oiseau mal rasé et au regard vide." Quelque part Barett n'a jamais vraiment quitté le Floyd. Mais voilà. En studio les compos n'avancent pas. Gilmour et Waters ne sont jamais d'accord. Ces accrochages rendent Wish you Were Here capital dans l'histoire du groupe. Passionnant aussi. On passe de l'époque ou tout le monde se tombe dans les bras à la domination Waters. Avouez qu'il commence plutôt mal ce disque sur l'absence. Pour le moment il risque surtout l'absence dans les bacs. Il faut dire qu'aussi les musiciens ne sont plus les mêmes. Finit les balbutiements dans les tournées de l'époque psyché. Le show-buisness aurait t-il ruiné les amitiés qui existent entre les membres de l'énorme machine que le Floyd est devenue? Bon. Résumons. L'absence. Les tensions et les idées noires. Parfait. Cet album sera donc plus sombre et plus sec que ses prédécesseurs. L'album aurait pu être bâclé. Sorti à la va-vite et aurait signé la fin du Floyd.

Il n'en sera rien. 4 notes de guitares. Une de synthé. Et si finalement il se terminait bien cet album de l'absence. Shine on You Crazy Diammond. Ok Waters nie. Mais ce diamant fou, n'est-ce pas Syd? Ce diamant qui se brule les ailes? Ou alors peut-être un message que Waters envoie. Car RoG n'est t-il pas lui aussi au bout du rouleau? Il le dit I'll be joining you there. Toujours est-il que ces 12 premières minutes de la pièce centrale de ce Wish You Were Here pourraient bien constituées la plus belle intro composé par le Floyd. Et la pochette. Que ce soit celle du vynile ou celle du CD. Cette communion en une poignée de main. Cet homme qui s'enflamme. La meilleure du Floyd. Puis viens Welcome to the Machine. Une mélodie de RoG bien sûr. 6 minutes. 6 minutes capital qui préfigurent ce que sera le son du Floyd. Ou plutôt le son de RoG puisque à l'avenir, Pink Floyd sera son projet. Critique acerbe de l'industrie du disque. Welcome to the Machine reflète bien l'esprit dans lequel Wish you Were Here a été écrit. Have a Cigar reste dans le même esprit. Désabusé. Le Floyd l'est. Dyptique d'une ironie mordante. We're so happy we can hardly count . Ces deux titres marquent aussi l'arrivée du synthé. On maitrise tout juste le nouvel outil. Sur-utilisé, le son lassa vite. Townsend et les Who en feront les frais. Puis retour dans des eaux plus calmes. Une superbe ballade. Wish you Were Here. Titre éponyme. Une des plus belles mélodies composée par Waters/Gilmour. Une des dernières aussi. Une mélodie pour l'éternité. 6 minutes de rêveries. Trop courtes. How I wish, How I wish you were here. Bon là ça suffit. L'hommage acide à Syd est clair. Peu importe ce qu'en pense RoG. Puis le disque s'achève. Le Floyd termine par le commencement. Et c'est donc reparti. Reparti pour plus de 10 minutes de Shine on You....Le titre est plus lent à démarrer. Il nous traine, nous emporte. Puis décolle pour retourner dans les cieux. Retourner vers Syd. Nobody knows where you are, how near or how far. Ce foutu disque de l'absence. Remarquez qu'il porte plutôt bien son nom. Avec lui c'est le Floyd entier qui part. Il ne sera plus jamais le même. Le Floyd à 4 cesse d'exister à la fin du morceau.

L'envol du Flamand Rose.....

1. Shine on You Crazy Diamond (Part One) (David Gilmour/Roger Waters/Rick Wright) – 13:40
2. Welcome to the Machine (Roger Waters) – 7:38
3. Have a Cigar (Roger Waters) – 5:08
4. Wish You Were Here (David Gilmour/Roger Waters) – 5:34
5. Shine on You Crazy Diamond (Part Two) (David Gilmour/Roger Waters/Rick Wright) – 12:31

Sortie 15 septembre 1975

Enregistrement Studios Abbey Road, janvier - juillet 1975
Genre(s) Rock progressif

Durée 44:28
Producteur(s) Pink Floyd

Label Harvest, EMI Columbia, Capitol

samedi 26 janvier 2008

The Warlocks - Heavy Deavy Skull Lover



Attention. Album noir. Album sublime. Oublier le parti pris mélodique de Suggery en 2004. Entre temps Bobby Hecksher s'est fait lâcher par tout le monde. Son groupe, sa maison de disque. Plongeon dans les amphés , dépressions. Hecksher est le leader déchu d'un groupe qui n'existe même plus. Qu'importe. Retour aux sources, le groupe signe sur le minuscule label indé Tee Pee. Dans ce Heavy Deavy Skull Lover, on ressent pleinement ce désarroi complet. Attention donc, avant de poser le disque sur la platine, l'auditeur doit être pleinement conscient de ce qui l'attend. Une plongée d'une heure dans des profondeurs abyssales. On n'écoute pas ce disque. On rentre dedans. En apnée.....

The Valley of Death
, titre inaugural qui annonce le ton de l'ensemble de l'œuvre. Quelques notes de guitare et la voix de Hecksher qui murmure plus qu'elle ne chante. Le ciel est déjà noir. 5 minutes viennent de s'achever. On se réveille en sursaut. Ce n'est que le début de la chute. Moving Mountains, 11 minutes instrumentales qui montent crescendo, jusqu'à laisser l'auditeur cloué a son siège. Heavy Deavy Skull Lover fait l'effet d'un bad trip. Ce disque fait planer, malgré son écrasante noirceur. So Paranoid. It feels like death/ It feels like hell like hell, les paroles du morceau donnent une idée de ce que l'on ressent. Oui je sais, on pourrait appuyer sur Stop, arrêter d'écouter ce disque. Mais pourtant on continue, comme fasciné par cette épopée cauchemardesque. Car que l'on ne s'y trompe pas, Heavy Deavy Skull Lover est sombre, noir mais c'est un grand album. Malgré tout, pas une lueur d'espoir, Slip Beneath continue dans cette voie, un larcens de guitare, le chaos. Plus rien. Le vide. Les morceaux sont incroyablement lents, fatigués. Zombie Like Lovers est peut-être le seul moment ou le soleil transperce timidement les épaisses couches de nuages, de brouillard. Dreamless Days recadre le tout. Les vapeurs de ce titre nous transportent loin, tellement loin. Le titre s'étire à n'en plus finir. Il n'y a plus d'espoir c'est terminé. Il n'y a plus rien et justement le titre suivant, Interlude in Reverse est vide. Deux minutes d'expérimentations sonores. Deux minutes de larsen qui nous rappellent au combien la production relève de l'amateurisme.

Puis la dernière charge, Death, I Hear you Walking. Nous aussi. On entend la faucheuse arriver. Une morsure. Les dernières défenses sont terrassées. Un océan d'amertume. Tout est noir simplement. Hecksher a gagné. Fuckin' Warlocks!

1- Valley Of Death
2- Moving Mountains
3- So Paranoid
4- Slip Beneath
5- Zombie Like Lovers
6- Dreamless Days
7- Interlude In Reverse
8- Death I Hear You Walking

Sortie 23 Octobre 2007
Enregistrement 2006

Genre Rock Indé

Durée
50 mn 32
Label Tee Pee Records


jeudi 24 janvier 2008

The Good, The Bad & The Queen


Damon Albarn est un personnage complexe et intéressant. Après avoir dominé les années brit-pop durant les années 90, il a bien vite quitté les strass et les scandales d'une vie qui ne l'intéressai surement plus. Il change alors la direction de son groupe d'origine Blur et sort un trio d'album (Blur-1997, 13-1999 et Think Tank-2003) qui dérouta les fans et enchantera la critique. Les expérimentations de 13 et les ballades de Think Tank ont bien vite prouvées que le frontman et bien plus doué et malin que ce que ses tubes de l'époque brit-pop laissaient entendre. Puis au début des années 2000, Albarn se lance dans l'aventure Gorillaz, mais le concept orignal acquis bien vite une dimension colossal, dont son auteur ne tardera pas à se délaisser. Arrivé a ce stade l'ancien seigneur de la brit-pop aurai bien pu sortir un album solo, aller produire l'album de ses copains ou encore réécrire le répertoire de Blur en moldave ancien, ça aurai marché et tout le monde aurait applaudi. Mais c'est mal connaitre le bonhomme.....

Il se lance donc dès 2004, dans une nouvelle aventure. Ce sera The Good, The Bad & The Queen, formation mystérieuse aux airs de dream team puisque outre Albarn, elle rassemble Simon Tong (ex-guitariste de The Verve), Paul Simonon (ex-bassiste des Clash) et Tony Allen mythique batteur africain, le tout produit par le multi-platiné Danger Mouse, déjà à la barre sur les albums de Gorillaz. Avec The Good, The Bad & The Queen, Damon Albarn brouille encore plus les pistes, loin de l'image de branleur des bords de la Mersey qu'il véhiculait au temps de Blur. Sur ces 12 chansons qui résonnent dans une grande et unique ballade Albarn brosse le portrait d'une Grande-Bretagne qui n'en finit d'agoniser notamment à travers cette pochette décrivant un Londres en feu. Cet album nous montre une Angleterre bien engoncée dans ses clichés traditionnels: pluie, froid, décadence et choc des cultures. Avec ce disque qui défile sans jamais lasser, Albarn nous offre une facette plus sombre de sa personnalité et se rapproche de ces songwritters mystérieux que sont Thom Yorke ou Mark Linkous. La voix d'Albarn rode, plane et nous transporte dans cette campagne anglaise mille fois fantasmée. Disque nostalgique par excellence, TG,TB&TQ est rempli d'influences diverses: de la ballade rétro-kitch, 80's Life et ses 3 notes de piano qui tournent en boucle, aux sonorités électroniques qui ne sont pas sans rapeller Gorillaz (Herculean, Three Changes) en passant par la nostalgie pessimiste de History Song, Albarn nous livre un disque cosmopolite qui fait éxho au melting-pot culturel britannique. Bien qu'usant du même esprit tout le long, cet album ne s'essouffle jamais, les ballades se succèdent, les minutes défilent plus on se dit qu'Albarn a une nouvelle fois gagné la partie. Le disque s'achève sur la chanson éponyme, titre bluffant de plus de 7 minutes qui offre une conclusion grandiose a cet album. 7 minutes de pure folie que le groupe fait doucement monté jusqu'à l'explosion finale. Albarn achève même sur une note plus optimiste "The Sun came out the clouds" annonce t-il, preuve que le chanteur croit encore à cette Angleterre qu'il aime tant et à qui il doit tout.

Disque atypique d'un songwritter atypique, cet album pourrait bien devenir la pièce maitresse de la discographie d'un Albarn décidément trop doué pour la pop. Il est sans conteste un des plus beaux manifeste pop sorti depuis le début de la décennie, dont les nappes vaporeuses continueront encore longtemps de hanter nos esprits.

  1. "History Song" - 3:05
  2. "'80s Life" - 3:26
  3. "Northern Whale" - 3:54
  4. "Kingdom of Doom" - 2:42
  5. "Herculean" - 3:59
  6. "Behind the Sun" - 2:38
  7. "The Bunting Song" - 3:47
  8. "Nature Springs" - 3:10
  9. "A Soldier's Tale" - 2:28
  10. "Three Changes" - 4:15
  11. "Green Fields" - 2:26
  12. "The Good, the Bad and the Queen" - 6:59
Sortie 22 janvier 2007
Enregistrement
2005–2006
Genre Rock Alternatif
Durée 42:49
Producteur Danger Mouse
Label Parlophone-Honest Jons


mardi 22 janvier 2008

The Strokes - Room on Fire





Alors écrire sur Room on Fire en 2007/08? Oui, car l'heure est venu pour moi de défendre sur ces pages cet album souvent décrié souvent a tort, qui me tient particulièrement à cœur. L'objectivité n'est certes pas toujours là dirons certains, mais ce sont les choses telles que je les pensent.....

2003. Les White stripes gagnent la mise avec leur Elephant. De l'autre côté, l'Albion a répondu en envoyant les Libertines, sorte de réplique branleuse, saigante et punk des doux Strokes, avec un gout prononcé pour le scandale et l'excès. Tout l'inverse, quoi.....

Parlons-en des Strokes. Après le séisme causé dans l'industrie du disque en 2001 par l'inépuisable Is This It, premier opus du quintette new-yorkais, on est en droit de se demander si ils tiennent la route avec ce nouvel album, Room on fire. C'est qu'ils en imposent, Julian Casablancas et ses potes. Une large influence new-yorkaise, entre un gout prononcé pour Lou Reed et le Velvet Underground et des arrangements façon Television. Un songwritting sensible et imposant de sobriété. Des tubes par 5 sur le premier album. Un chanteur charismatique déchiré. Les Strokes sont le centre du monde du rock actuellement. Derrière la pochette, les 5 new-yorkais dans la nuit. La bande, la meute. Savamment défoncés. Moretti protégeant-cachant un Casablancas rêveur, façon Between the buttons avec Jagger et Jones.

Et ça commence avec "Whatever Happened", étrange morceau destructuré, satire sur le revers du succès. Julian crache qu'il veut être oublié. Toute réflexion faite, cette chanson préfigure implicitement le futur son des Strokes, ce grunge digital hybride genre "Juicebox" ou "Vision of Division" que suivront aussi des groupes genre les Arctic Monkeys avec leur "Brianstorm". Le songwritting s'est affiné. Ici, on change allègrement l'ordre couplet-refrain-pont en ponctuant le truc de solos généreux et bien goupillés. Je peux compter objectivement 6 singles potentiels. Les trois qui ont été choisis sont de petites merveilles. 12:51 brille par sa simplicité enfantine et sa guitare angulaire robotique façon Cars. Reptilia, c'est le riff imparable avec le solo presque new wave, peut-être, de loin, un autre exemple de ce préfigure la suite. The end has no end, exemple parfait de ce genre de petits morceaux jouissifs à la structure délirante.

Et puis d'autres pépites. Automatic Stop, étonnant de maturité dans les paroles et les arrangements. I can't win, une sorte de Someday un peu plus pessimiste clôturant l'album. Une petite incursion soul (Under Control), un délire Lou Reed (Between Love and Hate), et puis...et puis pas grand-chose. On a beau creuser, le son (à part 2 exemples cités si-dessus) de ce Room on Fire est sensiblement le même que Is this it. Toujours cette théorie du small is cool dans les arrangements et ce son super droit qui a pu en dérouter certains au début. On pourrait appeler ce disque "varations autour d'Is this it", avec en bonus 3 singles imposant de maturité dans la composition. Et puis, en revers du mérite des morceaux cités au-dessus, Casablancas livre quelques chansons assez inconsistantes qui plombent largement le rythme de l'album (You talk way too much, Meet me in the bathroom, The way it is). Mais on découvre au fil de cet album que sa richesse ne vient pas tellement des compos. C'est cette ambiance urbaine, parfois plombante (Reptilia), souvent plus légère (I can't Win) qui nous emmène droit a New-York. Car oui il faut bien se l'avouer, cet album est le plus new-yorkais des albums new-yorkais depuis les premiers Ramones ou Marquee Moon

Alors au final, on a droit à un disque avec une inconsistance au charme indéniable, entre pépites de 2 minutes jouissives et autres morceaux plus chiants...Ce sont des Strokes plus rêveurs, plus contemplatifs ici. Les mauvaises langues parleront de disque gueule de bois, redit d'un Is This it flamboyant. Mais qu'importe l'heure de la réhabilitation viendra.... Les fans soutiendront que Room On fire est le digne successeur de Is this it. C'est ça les Strokes. A l'heure ou l'on sort des disques tous aussi dingues que les autres,et qu'on attends que eux pour dire ce qu'il faut faire, les Strokes vous regardent nonchalamment et vous balancent Room on fire, l'insolence de ne pas être audacieux, et réussir son coup quand même. Autant cramer avec eux.

1. What Ever Happened - 2:54
2. Reptilia - 3:41
3. Automatic Stop (Casablancas, Hammond Jr.) - 3:26
4. 12:51 - 2:33
5. You Talk Way Too Much - 3:04
6. Between Love & Hate - 3:15
7. Meet Me In The Bathroom - 2:57
8. Under Control - 3:06
9. The Way It Is - 2:22
10. The End Has No End - 3:07
11. I Can't Win - 2:34

Sortie Le 22 octobre 2003
Enregistrement En 2003
Genre(s) Indie Rock
Durée 33 min 05 s
Producteur(s) Gordon Raphael
Label Rough Trade Records (Europe), RCA (Amérique)

Neil Young - Neil Young


Commencer à écrire sur la carrière solo du Canadien n'est jamais facile. Par où commencer? Par le début peut-être. Neil Young guitariste hors pair, commence sa carrière en 1966 avec le groupe Buffalo Springfield composé notamment de Steven Stills qu'il retrouvera plus tard. Mais c'est à la suite d'un différent avec ce dernier que Neil Young quitte le groupe et décide d'entamer une carrière solo. Alors que reste t-il aujourd'hui de cet album, accueillit froidement par les critiques de l'époque et qui n'a jamais connu un réel succès?

Neil Young rentre tout d'abord en sutdio avec les chansons qu'il n'a pas voulu partager avec Stills et sa bande. C'est donc logiquement si il est rempli du folk très riche de Buffalo Sprigfield, la production de David Brings est très propre et ce dernier apporte une aide très précieuse au Loner. Malgrès tout, le son est crade, mais la délicatesse de la voix de Young fait à elle toute seule le charme de l'album. Album, qui reste très méconnu du grand public, et ce n'est pas toujours justifié. En effet, sans atteindre le niveau de ces successeurs et encore moins leur succès commercial, cet album possède un charme fou et les compositions sont de toute beauté (Here We are in the Years). Il a même des trouvailles ingénieuses telles ces chœurs féminins sur I've Loved her so Strong et un quatuor à cordes (que des violons il me semble) fait même son apparition sur certains titres. Ces expérimentations qui font la richesse de cet album éponyme, fondent aussi sa plus grande faiblesse. Eh oui, on sent qu'a cette époque le canadien cherche sa voie, tâtonne loin de son groupe d'origine.....

Pourtant malgrès ses quelques défauts, ce disque est dans sa carrière capital, il en tirera son surnom, The Loner, du nom d'une des chansons de l'album et prouvera, à lui-même plus qu'au public qu'il est capable d'avancer dans une carrière solo. Même si il n'est pas indispensable, ce disque loin de la grandiloquence de Harvest, de la colère d'After the Gold Rush ou de la noirceur de Tonight's The Night, est plus intimiste, plus calme et sera toujours agréable pour accompagner vos pluvieux après-midi de novembre auprès du canadien solitaire le plus célèbre de la planète........


1. The Emperor Of Wyoming
2. The Loner
3. If I Could Have Her Tonight
4. I've Been Waiting For You
5. The Old Laughing Lady
6. String Quartet From Whiskey Boot Hill
7. Here We Are In The Years
8. What Did You Do To My Life ?
9. I've Loved Her So Long
10. The Last Trip To Tulsa

Sortie 1969
Enregistrement 1968
Genre(s) Country-Folk-Rock
Durée 36:12
Producteur(s) Neil Young & Dave Briggs
Label Reprise Records

King Crimson - In the Court of


Quoi de mieux pour commencer à parler du prog que de commencer par l'un des plus grands albums de ce genre. In the Court of The Crimson King, un album monumental, qui a tout du prog' même sa forme, des morceaux longs en petit nombre. Alors, cet album, si souvent chroniqué, encensé, que vaut-il?

In the Court of The Crimson King, premier album des britanniques de King Crimson, coup d'essai, coup de maitre. Généralement considéré comme l'acte fondateur du rock progressif (rien que ça), cet album est gigantesque, dans tout les sens du terme. On peut l'écouter 10.000 fois en trouvant de nouveaux détails à chaque écoute. 1969 donc, la fin est proche, certains l'évoquent déjà au passé. Il faut se renouveler, ne pas s'endormir sur l'héritage laissé par les anciens. La pop bat de l'aile, c'est l'aube des musiques progressives. Virtuosité, grandiloquence, noirceur, cet album et tout ce que ses contemporains ont toujours voulu faire sans jamais y parvenir. L'auditeur est parfois rebuté par cet album, cette pochette horrible sans aucune inscription, qui valu bien des curiosités, les mauvaises langues diront que cet album est surestimés, c'est qu'ils ne l'ont jamais écoutés, tant pis pour eux, tant mieux pour nous.....

Attention, dès le premier titre de l'album, on rentre en plein dans le délire du Roi Pourpre, 21st Century Schizoid Man et ses influences jazz forme le morceau le plus connu, le plus abordable du Roi Pourpre, c'est dire si ce groupe est calibré pour la bande F-M! Le titre d'après Epitath est le premier morceau clef de l'album, on assiste au début du mellotron dans cette mini-symphonie à la fois psychédélique et planante. Après ce détour au confins de la musique, King Crimson revient à des fondements plus pop, si on peut parler de ça. I Talk to the Wind est le titre le plus léger, le plus court, ballade magnifiquement soporifique où les instruments à vent tiennent le premier rôle. On pense immédiatement à Love. Vient ensuite le moment le plus controversé du disque, les 8 minutes de Moonchild, dont les 3/4 sont fait d'expérimentations instrumentales à l'intérêt discutable. Génie psychédelisque selon certains, arrogance a tout rompre selon d'autres, Moonchild ne laisse personne indifférent. Il aurait été dommage de terminer là-dessus et King Crimson va mettre tout le monde d'accord avec le dernier titre. Morceau marathon The Court of the Crimson King incluant The Return of the Fire Witch et The Dance of the Puppets, est le plus complexe dans sa cobstruction alliant passage plus calme et d'autres plus énervés. Transcendant, planant, enchanteur et décalé, ce dernier morceau est à l'image de l'album intemporel. Même sans rien n'avoir de commercial, cet album atteignit le top5 en Angleterre et la première place au Japon détrônant Abbey Road. Pour une fois le public avait tout compris. Ainsi naquit le Prog'.....


1. 21st Century Schizoid Man Including Mirr
2. I Talk To The Wind
3. Epitaph Including March For No Reason An
4. Moonchild Including The Dream And The Il
5. The Court Of The Crimson King Including

Sortie 10 octobre 1969
Enregistrement juin - août 1969
aux Wessex Sound Studios (Londres)
Genre(s) Rock progressif
Durée 43:54
Producteur(s) King Crimson
Label Atlantic

Johny Cash - Live at San Quentin


Alors, tout d'abord pour commencer, je tiens a préciser que mes connaissances concernant Cash restent superficielles, j'ai en effet découvert le bonhomme il y a quelques mois, par le biais de ce live. Donc même si Cash n'est pas un modèle pour moi et que je n'aime pas tellement commenter les Live, je dois dire que pour celui-là je vais devoir faire une exception.....

Tout d'abord, il faut souligner la relation étrange qu'il existe en Cash et les prisons. Son passé tumultueux lui aurait valu plusieurs séjours derrière les barreaux et sa meilleur vente à la fin 1968 est son autre live pénitencier le Live At Folsom Prison, dont le succès populaire qu'il remporta surpris autant son auteur que sa maison de disque. 1969 donc, la carrière de Cash atteint son apogée. Sa maison de dsique flaire donc le bon coup et décide d'aller installer Cash dans la plus vieille prison californienne. Le live de Folsom était bon, voir même très bon, mais celui de San Quentin lui sera en tout point supérieur, plus intense, joué avec certaine urgence qu'on ne retrouvera jamais. Pourtant le répertoire utilisé est calqué sur celui de Folsom Prison, emplit de chansons sombres et cyniques.......

Mais à San Quentin, l'accueil est peut-être plus étouffant, Cash arrive sur scène et lance un timide "Hello I'm Johny Cash". L'homme en noir reprend comme une évidence naturelle toutes les chansons liées à l'univers carcéral, Starkville City Jail, Wanted Man et le tant attendu Folsom Prison Blues. Cash aurait pu se contenter de la jouer comme à son habitude, c'était de toute façon gagner d'avance, mais il va en faire une version magique, intemporel, il se passe alors vraiment quelque chose parmi l'audience et aussi bien Johny que ses musiciens ou les prisonniers se rendent compte d'avoir assister à quelque chose d'unique, un frisson parcourt la foule..... Mais Cash ne s'arrête en si bon chemin et interprète la chanson qu'il a composé pour l'occasion, le bien nommé San Quentin. Le public est si c'est possible encore plus enchanté, il l'est tellement que Cash est obligé de la rejouer en y rajoutant le cultissime "San Quentin, puisses-tu pourrir et brûler en enfer". Le public est maintenant littéralement en transe et la sécurité craint un début d'émeute (Cash avait juré au directeur "Promis, on évitera l'émeute"), la nuit devient magique. Une fois l'atmosphère détendue par quelques titres plus tranquille, Cash offre aux prisonniers une nouveau moment unique, il décide d'achever son concert par un medley géant Folsom Prison Blues/I Walk The Line/Ring Of Fire/The Rebel-Johnny Yuma, unique, Cash touche chaque personne présente ce soir-là au plus profond de lui-même. Rideau, applaudissement, les matons s'agitent, les détenus discutent ("C'est vrai qu'il aurait tuer un mec à Reno juste pour le voir crever?"), Cash se retire conscient d'avoir donné une performance unique, intemporel qui aurait presque donné envie d'y être........

1. Big River
2. I Still Miss Someone
3. Wreck Of The Old 97
4. I Walk The Line
5. Darlin' Companion
6. I Don't Know Where I'm Bound
7. Strakville City Jail
8. San Quentin
9. San Quentin (bis)
10. Wanted Man
11. A Boy Named Sue
12. (there'll Be) Peace In The Valley
13. Folsom Prison Blues
14. Ring Of Fire
15. He Turned The Water Into Wine
16. Daddy Sang Bass
17. The Old Account Was Settled Long Ago
18. Closing Medley

Sortie 1969
Enregistrement 1969
Genre Blues
Durée 64:13
Label MCA Records
Producteur Sidney A. Seidenberg

lundi 21 janvier 2008

Lou Reed - Berlin


Alors parlons un peu de ce que Lester Bangs qualifia d'album le plus déprimant du Rock'n'Roll. Berlin est le troisieme album solo de Lou Reed. Il sort juste après Transformer, carton monumental qui compte son seul véritable hit a ce jour, le fameux Walk on the Wild Side. La maison de disque veut donc renouveler le carton et met Bob Erzin qui vient de finir avec brio le magnifique Killer d'Alice Cooper et qui produira par la suite The Wall de Pink Floyd. Oui mais voilà Lou voit trop grand et le double album prévu au déaprt se transforme en simple, sorti a la vite, flingué par les critiques et se retrouve directement dans le bac a solde. L'époque passe donc a côté d'un des plus grands disques de son époque. Peu importe il y a eu réhabilitation et Lou vient d ermeettre le couvert pour l'interpreter en live. L'histoire répare donc ses erreurs.

Alors l'album en lui-même? Bon l'histoire tout le monde la connait. un couple abitant a Berlin Jim & Caroline se déchire. Madame multiplie les partenaires, sombre dans la drogue et l'alcool et finit par se suicider. Oui vous l'avez compris ce disque n'est pas l'oeuvre d'un gai-luron. Le titre éponyme qui ouvre l'album avec son petit piano (joue par Erzin himself) et Lou Reed nous comptant un texte nostalgique met directement dans l'ambiance. Court, il se finit par un Oh honey it was paradise.... Berlin n'est donc pas se genre de disque que l'on écoute assis dans son fauteuil en prenant un air mélancolique pour faire poète. Non Berlin est un disque a ne surtout pas mettre entre les mains d'un depressif profond. Le second titre Lady Day, emmené par son orgue funeste offre la vision d'un Lou Reed seul face à la solitude. Vient ensuite la plus grande chanson social jamais compose par lex-Velvet Men of Good Fortune nous raconte que les jeunes issus des milieux pauvres sont souvent plus apte a reussir que les jeunes des quartier aise qui souvent ne savent rien faire. On fait la première expérience des paroles glaçantes de Lou

The rich son waits for his father to die
the poor just drink and cry
And me, I just don't care at all


Les deux titres suivants Caroline Says I et How do you Think it Feels? avec leur tempo plus rock et enlevé nous offre les deux seuls moment de répit de l'album. Attention, à partir de maintenant et Oh! Jim l'album devient carrément sombre. La face-B de Berlin a de quoi nous faire passer Ian Curtis pour un joyeux drille et j'exagere a peine. Cette chanson où Caroline découvre que Jim le trompe marque le début de sa descente aux enfers. La chanson qui suit, la deuxieme moitie de Caroline Says et son arpege de guitare, sera (ou a etait) la chanson la plus poignante que vous n'avez jamais entendu. La voix chuchote Lou Reed vous emmene planer loin, tres loin de l'endroit ou vous êtes. On a l'impression d'netendre le desespoir absolu du Rock'nRoll Animal dans les oreilles. On plonge ensuite dans le glauque absolu avec The Kids ou Caroline se fait retirer la garde de ses enfants- They said she's not a good mother- et ou on entend sur la fin des cris d'enfants. La légende veut que ce soit ceux d'Erzin qui leur avait fait croire que leur mère ne reviendrait jamais. Lou finit de nous achever avec The Bed qui compte le suicide de Caroline- And this is the place where she cut her wrists- que Lou nous raconte avec le plus détachement en nous racontant les petits détails de cette piece ou elle commet son acte. Puis.....pour terminer Sad Song.K alors là je vois la tête de l'auditeur qui se demande ce qu'il a pu nous inventer de plus glauque encore. Et bien détrompez vous même si on ne va pas sauter au plafond cette dernière est - un peu- moins glauques que les précédentes, même si Lou achève avec un ver à vous glacer le sang Im gonna stop wastin my time /Somebody else would have broken both of her arms.

Au terme de cette quarantaine de minutes de magie (enfin, on se comprend), l'auditeur vient d'assister au meilleur album solo de Lou Reed et a un des meilleurs des années 70 (je ne dit pas LE meilleur sinon y'en a qui vont hurler....). Ce disque est peut-être le plus sombre de l'histoire du rock (Closer a l'air fun a côté!) et non moins le plus beau.

1. Berlin
2. Lady Day
3. Men of Good Fortune
4. Caroline Says
5. How do You Think it Feels?
6. Oh, Jim
7. Caroline Says II
8. The Kids
9. The Bed
10. Sad Song

Sortie 1973
Enregistrement
Genre(s) rock
Durée 49min 26s
Producteur Bob Ezrin
Label RCA

Woodstock Festival



Il s'en est passé des choses aux USA en 1969: l'homme a marche sur la lune, l'armée est sur le retrait au Vietnam et Nixon devient président. Bon vous allez me dire ca on s'en fout. Et c'est un peu vrai. La seule chose qui nous interessera dans cette année est un truc marquant. Le point d'orgue des Sixties: Le festival de Woodstock. Il constitue le paroxysme de la génération hippie. Musicalement il clot la période la plus riche de l'histoire....


Oragnisé du 15 au 17 août 1969, il est surtout l'idée de deux personne, Artie Kornfeld, jeune vice-président de Capitol Records et Michael Lang, jeune hippie qui a organisé le Miami Pop festival. Les 500 000 dollars nécessaires a l'organisation sont eux apporter par John Roberts et Joel Rosenman après avoir répondu a une petite annonce dans un journal new-yorkais. Le festival ne se tiendra - contrairement a ce que l'on peut penser -pas a Woodstock, ville pourtant réputé libre par a rapport aux arts, mais a Bettel. Cette première ayant refusé que ce rassemblement se passe sur ses terres. Le festival est tout d'abord conçu pour acceuillir quelques 50 000 freaks, tous plus allumé les uns que les autres. Dans le petit monde du Rock, le bruit commence à se répandre qu'un grand festival se prépare du côté de Woodstock. Le bouche a oreille fait progressivement le nombre de participants. Ils seront au final 10 fois plus que le nombre prévu initialement.

Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur.

C'est ce que proposait la pub pour le festival, il en résulta un climat qu'on peut difficilement qualifié de paisible. Même si aucune violence ne fut rapporté, l'impressionnante collection de drogues et d'alcool en circulation libre dans l'enceinte du festival rendit l'atmosphere pas vraiment bonne enfant. Puis les organisateurs completement depasse par l'ampleur qu'a pris leur paisible festival ne purent aucunement controles les spectateurs. Woodstock ressembla durant ces 4 jours a une gigantesque jungle ou se cotoyèrent tout les hippies de la planète. La pluie qui fera son apparition, malgrès les No Rain clamés par le public, transformera peu à peu le site en un véritable bourbier qui rendra la vision du site encore plus apocalyptique. Cet événement unique est le point culminant de la contre-culture des sixties. Symbole de l'anti-capitaliste (même si les organisateurs ont vendu les bandes aux majors pour couvrir les frais), Woodstock devint totalement gratuits quand Michael Lang découvrit les barrières qui délimitaient le site volés ou détruites. Il déclara From now on, this is a free concert ! suvit d'un tonnerre d'applaudissements soutenu. Les gens sortirent extenués, achevés par les drogues (ahaha!!!) et marqués a jamais par ce rassemblement unique.

Je n'ai ici point parlé de musique a proprment dit, car Woodstock est bien plus qu'un simple festival, il restera comme l'événement marquant de toute une génération pronant le partage des richesses et le retour a la terre. Les quelques 500 000 déglingués s'y étant rendu parlent tous de quelque choses d'imperissable qui restera a jamais gravé dans les mémoires. C'est avant tout la rencontre de jeunes pas comme les autres réuni par la musique que ce festival unique a essayé de réaliser. Woodstock rapelle la détresse d'une génération qui a voulu casser les barrières trop rigide d'une société ne laissant pas la place aux marginaux. Woodstock marque le paroxysme mais aussi la fin d'un mouvement et d'une époque dont on dit traditionellement qu'elle s'acheve l'année suivante avec la fin des Beatles. La fin de cette génération approchant clairement peut-on dire que Woodstock fut organisé comme une forme...d'adieu?

Il faut tout de même un extrait pour illustrer ce festival, le chois fut dur mais j'ai choisit cette version extra-terrestre de Joe Cocker littéralement détruit reprenant With a Little Help from My Friends des Beatles. Un truc a voir au moins une fois dans sa vie....

L'affiche étant tout bonnement hallucinante je me devais de signaler la liste des artistes présent ces jours-ci. Pour une setlist détaille par jour et par artiste, clique ici

Artiste présent a Woodstock


* Joan Baez
* The Band
* Blood, Sweat and Tears
* Canned Heat
* Joe Cocker
* Country Joe McDonald (avec et sans son groupe: The Fish)
* Creedence Clearwater Revival
* Crosby, Stills & Nash
* Grateful Dead
* Arlo Guthrie
* Tim Hardin
* Keef Hartley
* Richie Havens
* Jimi Hendrix
* Incredible String Band
* Jefferson Airplane



* Janis Joplin
* Melanie
* Mountain
* Paul Butterfield Blues Band
* Quill
* Santana
* John Sebastian
* Sha-Na-Na
* Ravi Shankar
* Sly and The Family Stone
* Bert Sommer
* Sweetwater
* Ten Years After
* Johnny Winter
* The Who

- Il existe un film parfois rébarbatif par sa durée (3 heures!) mais exhaustif sur le festival.
- Des compilations et des albums plus au moins officiels
- Voir également cette version du Pnball Wizard des Who:
http://youtube.com/watch?v=lf60_kExwXk

Bref, sinon vous connaissez le chemin vers Youtube ou autre Dailymotion ;)

The Beatles - Abbey Road


Etrange fait que d'écrire sur un album aussi excellent et aussi important dans l'histoire du rock. Abbey Road, souvent considérés comme LE meilleur album de tout l'histoire de la pop-music est en effet une galette cruciale dans l'histoire du rock.....

Tout d'abord il faut considérer Abbey Road comme le dernier enregistrement studio des Beatles. Let it be qui sortira l'année après a déjà été enregistré quand les Fab Four foulent le sol du studio qui donnera son nom à l'album. Les Beatles y reviennent 7 ans après y avoir fait leur premier pas. On l'a déjà vu, le climat est délétère et les Beatles se sont longtemps interrogés sur le bien-fondé de ce dernier album. Pourtant ils décident (quelque peu) d'enterrer la hache de guerre et de se retrouver pour enregistrer the last big thing , un dernier album colossal afin de laisser une empreinte encore plus grande dans l'histoire de la musique. En effet, Abbey Road ne sera pas le raté que certains spécialistes prédisent. Même si les relations Lennon/Mc Cartney restent très tendu, que Harrisson est relégué au second rang et que Ringo se contentent de jouer, cet album est un concentré de tout ce que les Beatles ont de meilleur à offrir. Abbey Road marque la fin d'une époque et le début d'une autre.....

C'est l'album le plus intime des Beatles, peut-être pas le plus achevé (la face-B comporte plusieurs titres plus ou moins dispensable...), mais le plus beau ça c'est sur. Il est tout d'abord déroutant, chaque membre des Beatles voulant y laisser une trace, un souvenir indélébile dans l'oreille de l'auditeur. Harrisson se surpasse et signe une de ces plus belles compositions avec Something et même Ringo se fend d'une compo avec son splendide Octopus's Garden. Abbey Road peut être comparé au Exile des Stones car il possède comme lui cette faculté a avoir tout ces morceaux liés, enchainés les uns aux autres. Mais l'heure n'est pas à la fête, et une composition comme le magnifique Because est là pour nous le rapeller Love is New, Love is all est murmuré tout au long de la chanson. Une certaine simplicité se dégage des compos de Abbey Road (You never give me your money) qui les rend plus brutes, plus belles encore.

Les Beatles sentent la fin d'une aventure, Lennon quitte le groupe a la suite d'une ultime réunion pour completer I want You (she's so heavy), bien que la séparation officielle du groupe ne soit proclamée qu'en Avril 1970. Ainsi baptisent t-ils leur dernière chanson The End, comme un symbole. Les Beatles s'achèvent donc sur cet album. Intemporel et magnifique. On aurait aimé voir l'histoire continuer. Paul, John, George & Ringo, merci pour tout, merci encore. Ainsi s'achève les sixties....


1. Come Together
2. Something
3. Maxwell's Silver Hammer
4. Oh! Darling
5. Octopus's Garden
6. I Want You (she's So Heavy)
7. Here Comes The Sun
8. Because
9. You Never Give Me Your Money
10. Sun King
11. Mean Mr Mustard
12. Polythene Pam
13. She Came In Through The Bathroom Window
14. Golden Slumbers
15. Carry That Weight
16. The End
17. Her Majesty

Sortie 26 septembre 1969
Enregistrement Grande-Bretagne
Genre(s) Rock
Durée 47:35
Producteur(s) George Martin
Label Apple Records
Parlophone

Radiohead - In Rainbows


2003: Radiohead présente Hail to the Thief, son nouveau joujou. Le monde entier les attends au tournant après la double claque reçue par Ok Computer et le diptyque Kid A / Amnesiac. HTTT offre une compilation de tout ce que les anglais ont de meilleurs à offrir. Ils maitrisent parfaitement leur art. Pourtant malgré le calibre exceptionnel des compostions (2+2=5, Backdrifts, Sail to the Moon), les mauvaises langues disent que Radiohead ne réalisent pas d'avancée fondamentale, n'engagent pas à virage à 360° Qu'importe, l'album une fois digéré et joué en live, est un succès. HTTT sonne encore une fois comme un classique. Les détracteurs se rangent et attendent, cachés dans un virage la nouvelle production du groupe d'Oxford....

Mais Radiohead n'est pas un groupe comme les autres. Radiohead se mérite, se fait désirer par la planète rock. Laissant longtemps planer la rumeur d'une séparation, le groupe ne laisse rien filtrer. Thom va même pousser l'allégresse jusqu'à s'autoriser un pause, un album solo. The Eraser, empli de sons électroniques tels qu'on les a découvert sur Kid A, qui au lieu d'annoncer la mort du groupe sonne le rassemblement des troupes. Yorke ne veut pas sortir cet album, du moins pas sous une forme classique, il voudrai le distribuer lui-même. Un artwork cynique et pessimiste signé Stanley Donwood le tout dans une pochette en carton suffiront au chanteur. Puis Radiohead se remet à tourner, pour rompre la monotonie, sans aucun nouvel album dans les bacs. Le successeur de HTTT approche. Mais le quintette est plus malin que ça. A l'été 2007, le groupe rompt son contrat avec sa maison de disque. Alors que le disque est annoncé comme terminé par le fidèle Nigel Goodrich, mais sans label, Radiohead laisse planer un doute sur sa date de sortie. Puis finalement plutôt que de retrouver un label, même indépendant le groupe décide de commercialiser lui-même son disque à l'automne. Douche froide, Radiohead prend tout le monde de court. Thom Yorke et sa bande doivent encore être en train de rigoler de leur coup. Mieux encore; l'album sera vendu en téléchargement légal à un prix laissé à la libre appréciation du consommateur. On pourra discuter longtemps sur la sincérité de cet acte que le groupe annonce comme pas du tout prémédité. Mais Thom Yorke, Ed'Obrien, les frères Greenwood et Phil Selway se fichent bien de tout cela et ne nous font pas oublier l'essentiel, Radiohead est avant tout un groupe de musique qui produit des notes (si, si je vous assure!)

In Rainbows, Radiohead, dès la première écoute, les premières secondes du martèlement de la batterie de Selway, les premières paroles de Thom on est heureux. Heureux de retrouver la bande à Oxford sur un disque, et quel disque!!
L'album s'ouvre donc sur 15 Steps, sa batterie et son rythme a 5 temps qui prouve que Radiohead n'a rien perdu de son génie et de son avance. La guitare se fait discrète mais est belle et bien là, remplissant le titre d'une mélancolie bien familière. Puis vient Bodysnatchers, surement le titre le plus électronique de l'album, le plus bordélique aussi, rappelant Paranoid Android dans sa structure complexe, labyrinthique. Kid A rode dans les environs. Après cette entrée en matière plutôt rentre-dedans, Radiohead nous ressert le coup de LA grande chanson, lente, mélodique et déprimante, à la manière de ses monuments que sont Exit Music (for a Film), Pyramid Song ou No Surprises. Ce sera donc Nude. Les paroles de Yorke sont toujours aussi noire, aussi réaliste pourtant Don't get any big ideas/They're not gonna happen lance t(il dès le début de la chanson. Le quintette retrouve là ce calme somptueux qui a fait son succès. Des airs de classique, achevées par cette vision désabusé de la fin de la vie de Thom Yorke You'll go to Hell/For what your dirty mind is thinking . La chanson suivante au titre aussi absurde que l'esprit de Thom Yorke, Weird Fish/ Arpeggi continue dans cette voie. Le chant de Yorke enveloppé d'une douceur incomparable, nous fait voyager loin très loin de notre siège. La volupté du son rend l'ensemble grandiose. A travers son songwritting, Thom Yorke nous apparait plus fragile encore que 4 ans auparavant, encore plus démuni face à un monde qui l'effraie de plus en plus. Le récital continue avec Reckoner, sa rythmique entrainante enveloppée par la voix de Yorke. On penche plus sur Ok Computer que sur Kid A/ Amnesiac, un retour aux sources que beaucoup apprécieront, sans pour autant en revenir aux débuts pop de Pablo Honey et The Bends. Bien sur, un ou deux morceaux plus banals, moins indispensables se balade ici et là dans l'album (House of Cards, All I Need) preuve que Radiohead est avant tout un groupe composé d'êtres humains. Puis, le groupe achève de nous mettre K-O. Videotape, le groupe revient à des choses plus simple (et non pas simplistes), un piano répétant en boucle les trois mêmes notes. La voix de Yorke est laissée à nue. Le songwritting atteint ici son paroxysme, le meilleur niveau que le frontman n'est jamais atteint. Mais on touche là au moment critique du disque, qui a glacé le sang de nombreux fans du groupe. Yorke nous laisse un couplet à interpréter comme on le souhaite, comme un adieu?

This is my way of saying goodbye
Because I can't do it face to face
I'm talking to you
After it's too late

Radiohead nous offre ici un nouveau chef d'œuvre, un nouveau classique. Le quintette d'Oxford, a une nouvelle fois gagné la partie, les détracteurs se font de plus en plus rares, isolés. Les anglais confortent leur position de groupe le plus influent de la planète acquis depuis le milieu des années 90. Puis Yorke achève:
Because I know today has been
The most perfect day i've ever seen

Nous aussi. Merci pour ce merveilleux voyage Thom.

1. "15 Step" – 3:57
2. "Bodysnatchers" – 4:02
3. "Nude" – 4:15
4. "Weird Fishes/Arpeggi" – 5:18
5. "All I Need" – 3:48
6. "Faust Arp" – 2:09
7. "Reckoner" – 4:50
8. "House of Cards" – 5:28
9. "Jigsaw Falling Into Place" aka "Open Pick" – 4:09
10. "Videotape" – 4:39

Sortie 10 octobre 2007 (téléchargement)
31 décembre 2007 (CD)
1 janvier 2008 (CD) (US)
Enregistrement septembre 2005 – juin 2007
Genre(s) Rock alternatif, art rock, electronica
Durée 42:34
Producteur(s) Nigel Godrich, Mark "Spike" Stent & Radiohead
Label XL Recordings
TBD Records (US)

In the Beginning


Et voilà donc un nouveau blog. Nouveau? Pas tant que ça. Une partie des articles présents dans ces pages proviennent de mon ancien blog. Pourquoi en recommencer un autre si c'est pour mettre les mêmes articles vous allez me dire? A vrai dire surtout pour un changement de plate-forme. Je me barre donc du conformisme de Skyblog pour atterrir sur cette plate-forme aux eaux plus claires et mieux foutus.

Bon je me présente, Adrien, Thestrokesfan généralement sur le net. J'avais donc déjà un blog qui commençait à se remplir doucement. Je vous rassure ici la formule ne change presque pas, c'est toujours moi qui décide, et je fais régner une dictature sans partage sur ces pages. De la musique, du wock'n'woll en grande majorité, sous forme de chroniques écrites par mes soins, de vidéos, d'extrait le tout sans aucune prétention. A travers ce blog vous voyagerai donc des années 60 à nos jours, du Velvet à Radiohead, en passant par le Floyd, le Clash, les Stones, les Fab' Four et toutes les périodes, du psychédelisme au rock indé sans ou oublier le prog', le punk et la new wave.

Enjoy!