Oasis - The Shock Of The Lightning



Transport. Motorways and tramlines. Starting and then stopping. Taking off and landing. The emptiest of feelings. Sentimental drivel. Climbing onto bottles.

mardi 22 janvier 2008

The Strokes - Room on Fire





Alors écrire sur Room on Fire en 2007/08? Oui, car l'heure est venu pour moi de défendre sur ces pages cet album souvent décrié souvent a tort, qui me tient particulièrement à cœur. L'objectivité n'est certes pas toujours là dirons certains, mais ce sont les choses telles que je les pensent.....

2003. Les White stripes gagnent la mise avec leur Elephant. De l'autre côté, l'Albion a répondu en envoyant les Libertines, sorte de réplique branleuse, saigante et punk des doux Strokes, avec un gout prononcé pour le scandale et l'excès. Tout l'inverse, quoi.....

Parlons-en des Strokes. Après le séisme causé dans l'industrie du disque en 2001 par l'inépuisable Is This It, premier opus du quintette new-yorkais, on est en droit de se demander si ils tiennent la route avec ce nouvel album, Room on fire. C'est qu'ils en imposent, Julian Casablancas et ses potes. Une large influence new-yorkaise, entre un gout prononcé pour Lou Reed et le Velvet Underground et des arrangements façon Television. Un songwritting sensible et imposant de sobriété. Des tubes par 5 sur le premier album. Un chanteur charismatique déchiré. Les Strokes sont le centre du monde du rock actuellement. Derrière la pochette, les 5 new-yorkais dans la nuit. La bande, la meute. Savamment défoncés. Moretti protégeant-cachant un Casablancas rêveur, façon Between the buttons avec Jagger et Jones.

Et ça commence avec "Whatever Happened", étrange morceau destructuré, satire sur le revers du succès. Julian crache qu'il veut être oublié. Toute réflexion faite, cette chanson préfigure implicitement le futur son des Strokes, ce grunge digital hybride genre "Juicebox" ou "Vision of Division" que suivront aussi des groupes genre les Arctic Monkeys avec leur "Brianstorm". Le songwritting s'est affiné. Ici, on change allègrement l'ordre couplet-refrain-pont en ponctuant le truc de solos généreux et bien goupillés. Je peux compter objectivement 6 singles potentiels. Les trois qui ont été choisis sont de petites merveilles. 12:51 brille par sa simplicité enfantine et sa guitare angulaire robotique façon Cars. Reptilia, c'est le riff imparable avec le solo presque new wave, peut-être, de loin, un autre exemple de ce préfigure la suite. The end has no end, exemple parfait de ce genre de petits morceaux jouissifs à la structure délirante.

Et puis d'autres pépites. Automatic Stop, étonnant de maturité dans les paroles et les arrangements. I can't win, une sorte de Someday un peu plus pessimiste clôturant l'album. Une petite incursion soul (Under Control), un délire Lou Reed (Between Love and Hate), et puis...et puis pas grand-chose. On a beau creuser, le son (à part 2 exemples cités si-dessus) de ce Room on Fire est sensiblement le même que Is this it. Toujours cette théorie du small is cool dans les arrangements et ce son super droit qui a pu en dérouter certains au début. On pourrait appeler ce disque "varations autour d'Is this it", avec en bonus 3 singles imposant de maturité dans la composition. Et puis, en revers du mérite des morceaux cités au-dessus, Casablancas livre quelques chansons assez inconsistantes qui plombent largement le rythme de l'album (You talk way too much, Meet me in the bathroom, The way it is). Mais on découvre au fil de cet album que sa richesse ne vient pas tellement des compos. C'est cette ambiance urbaine, parfois plombante (Reptilia), souvent plus légère (I can't Win) qui nous emmène droit a New-York. Car oui il faut bien se l'avouer, cet album est le plus new-yorkais des albums new-yorkais depuis les premiers Ramones ou Marquee Moon

Alors au final, on a droit à un disque avec une inconsistance au charme indéniable, entre pépites de 2 minutes jouissives et autres morceaux plus chiants...Ce sont des Strokes plus rêveurs, plus contemplatifs ici. Les mauvaises langues parleront de disque gueule de bois, redit d'un Is This it flamboyant. Mais qu'importe l'heure de la réhabilitation viendra.... Les fans soutiendront que Room On fire est le digne successeur de Is this it. C'est ça les Strokes. A l'heure ou l'on sort des disques tous aussi dingues que les autres,et qu'on attends que eux pour dire ce qu'il faut faire, les Strokes vous regardent nonchalamment et vous balancent Room on fire, l'insolence de ne pas être audacieux, et réussir son coup quand même. Autant cramer avec eux.

1. What Ever Happened - 2:54
2. Reptilia - 3:41
3. Automatic Stop (Casablancas, Hammond Jr.) - 3:26
4. 12:51 - 2:33
5. You Talk Way Too Much - 3:04
6. Between Love & Hate - 3:15
7. Meet Me In The Bathroom - 2:57
8. Under Control - 3:06
9. The Way It Is - 2:22
10. The End Has No End - 3:07
11. I Can't Win - 2:34

Sortie Le 22 octobre 2003
Enregistrement En 2003
Genre(s) Indie Rock
Durée 33 min 05 s
Producteur(s) Gordon Raphael
Label Rough Trade Records (Europe), RCA (Amérique)

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