Oasis - The Shock Of The Lightning



Transport. Motorways and tramlines. Starting and then stopping. Taking off and landing. The emptiest of feelings. Sentimental drivel. Climbing onto bottles.

samedi 9 février 2008

The Beatles - Sgt Pepper Lonely Hearth Club Band




Ah, les Beatles. Au début, c'était surtout des singles bien goupillés et un plan marketting béton. Et puis en 1965, c'était dans le vent, ils décidèrent d'aller plus loin dans leur son et sortirent Rubber Soul, premier véritable album ou tout le monde imposait un songwritting du jamais-vu. Une nouvelle maturité, une nouvelle base, plus d'envergure, plus d'ouverture pour le futur. En 1966, Revolver flingue tout. Approfondissement d'un son unique sur la pente dressée par Rubber Soul. Les Beatles planent largement au-dessus du monde. Tout le monde envoie ce qu'il a de meilleur entre Harrison avec son Taxman qui attaque d'entrée, Paulo avec son fabuleux Eleanor Rigby, Lennon avec Tomorrow never knows...Bon, en 1966, les Beatles, c'est l'empire, la dictature musicale, ils pouvaient pas aller plus loin que Revolver. C'est simple, si leur discographie s'arrêtait à cette pochette qui pue l'acide, ils resteraient quand même les plus grands.

Alors quand on en est à ce point-là dans le cosmos, on fait quoi?
Une rupture.

Les gars, on arrête les concerts et on vous lâche un nouveau trip.
Après 2 ans à améliorer le son, il fallait bien trouver autre chose. Ça sera donc Sgt Pepper.
Bon, histoire d'introduire la suite, les Fab lâchent en février (67 donc) le single Strawberry Fields forever/Penny Lane, la chanson titre étant signée Lennon. Et pour ceux qui s'indigneraient du sort de Penny Lane en face B, sachez que la sacro-sainte compo de Paulo (peut-être sa meilleure, enfin sa plus représentative) sortit quelques temps plus tard en single. Peut-être trop avant-gardiste, trop déconcertant, Strawberry Fields Forever ne décroche pas la timbale.

En studio, c'est la guerre. Le Paulo est de tout les fronts (il a composé les 2/3 de l'album), balançant des cordes ici, des trompettes là...derrière, le Lennon reste en seconde ligne, en renfort, le LSD à portée de main. Georges Martin devient l'esclave de tout ce bordel.
Jusqu'à ce que la bête sorte de l'écurie de Abbey Road. Et c'est la révolution. Les Beatles sonnent comme une surcroissance psychédélico-schizophrénique d'eux-même.
Le son exulte. A l'époque, Leur œuvre fait l'effet d'une rupture sans précédent dans le monde de la musique. Les Beach Boys peuvent aller se rhabiller et les Stones vont mettre 1 an avant de s'en remettre. J'insiste, cet album a profondément marqué son époque.

C'est qu'il a du panache ce Sergent poivre. Mais paradoxalement, ce disque qui sonnait comme le plus neuf, le plus avant-gardiste en 1967, sonne aujourd'hui plutôt vieilli. Enfin, mal vieilli.
Comme une poupée surmaquillée qu'on sortirait du grenier, le vernis craquelant, en la filmant avec une des toutes premières caméras couleur. La première fois que j'ai écouté cet album, je me suis dit que les Beatles ne valaient finalement pas plus que des freaks anglais bien rôdés sur leur époque. Et puis ya ces morceaux qui sortent un peu de nulle part, cette excitation absurde peut-être typiquement anglaise, ou typiquement Beatles, (Good morning Good morning ou l'hystérie façon Mc Cartney sous coke...les Klaxons quoi, ou cette ouverture faussement glorieuse entonné par Lennon qu'est Sgt Pepper...), qui relèvent un certain second degrès très appréciable pour un groupe de cette envergure. Sont pas aussi snobs que les Pink Floyd les Beatles, au moins. Les tons donnés par cet album sont certes étonnants, et il y a tout de même 4 compos qui ont bien tenu le coup (With a Little Help from my Friends, Lovely Rita, Lucy in the Sky with Diamonds et A Day in the Life, LA chanson total concept), mais l'ensemble est assez lourd, tant la production est dense et les chansons indigestes (Within You Without you de Harrison, quelque peu chiant, ou Being for the Benefit of Mr .Kite, de Lennon, totalement allumé à la guirlande de fête foraine).

Alors si l'on regarde dans leur discographie entière, Sergent Pepper's lonely hearts club band, c'est l'excroissance dégénérante super colorée au LSD et à la trompette pleine de sucre Beatles super sucré dans la sourdine, le tout dégoulinant de marmelade de violons pour quitter la maison. Presque écœurant. Mais album nécessaire. L'effet de surprise tout blanc du suivant n'en sera qu'accumulé. Reste la pochette, symbole d'une suprématie largement acquise à ce moment-là précis de leur histoire. Normal, ils étaient des demi-dieu, que voulez-vous que je vous dise? Et reste à savoir pourquoi il manque Gandhi et Hitler.


1. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band

2. With A Little Help From My Friends
3. Lucy In The Sky With Diamonds
4. Getting Better
5. Fixing A Hole
6. She's Leaving Home
7. Being For The Benefit Of Mr. Kite!
8. Within You Without You
9. When I'm Sixty-four
10. Lovely Rita
11. Good Morning, Good Morning
12. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (reprise)
13. A Day In The Life

Sorti 1er juin 1967

Enregistré Grande-Bretagne
Producteur George Martin
Genre Rock Durée 39:43
Label Parlophone

Une chronique un peu daté du Sergent Poivre qui achève le transfert des articles de l'ancien blog. J'avais quelque peu oublié celui-là....mea Culpa

1 commentaire:

Roger a dit…

Je suis assez d'accord avec cette lecture. Je me demande toutefois ce que les musicologues penseront de cet opus magister dans 100 ans? Probablement énormément de bien...

Salutations musicales. Et vive les Beatles!